dimanche 8 août 2010

A propos des métaphores cannibales...

La fin du XXème siècle a peut-être démodé le fordisme industriel, mais le "fordisme de la haine" a bien su s'adapter à l'ordre cyber-mercantile qui se porte de mieux en mieux : narco-consensus, "reaganmania", pétro-consensus (pendant la guerre du Golfe) et, plus récemment, hystérie antipédophile. Nous nous limiterons au cas du narco-consensus _ particulièrement édifiant _ et essaierons de comprendre par quel sortilège le chanvre, dont la culture était vivement encouragée _ sinon imposée ! _ , a pu devenir en quelques années la maudite "graine mexicaine" qui "rend les nègres insolents", qui ensorcelle des femmes blanches respectables et les fait déambuler ivres de jazz au bras d'histrions.
En posant son équation sinistre : nègres = chicanos = jazz = marijuana, M. Hearst découvre que l'on peut amplifier l'effet bien connu du bouc émissaire en mettant les "bêtes noires" en série, comme des piles électriques, le signe = possédant ici le pouvoir de faire détester n'importe quoi n'importe comment _ la haine peut tout ronger en se multipliant par bouture...

Gilles Châtelet _ Vivre et penser comme des porcs

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