mercredi 18 avril 2012

Le crépuscule des arrivants

Les apprentis-sorciers émergés
du placenta idéologique des barons voleurs suprématistes
ont déployé leurs teintes uniformes
et,
comme des nuées radioactives,
se plient de tout leur désastre au commandement des éruptions solaires,
de la novlangue héritées des volontés
de ces premiers ancêtres du mensonge généralisé
leur modèle s'actualise.

Orientés vers les lucioles synthétiques
sortis de la chrysalide des bureaux de communication
Les êtres eurent comme simple réflexe
de s'abandonner à son obscure rationalisation
fille de l'irrationalité de la production
la luciférase alors récoltée
entretient encore la colorimétrie de leurs décisions
toujours plus grégaire
depuis l'ère
de leur révolution conservatrice

Recueillant sans conditions,
au creux de nos quotidiens
ce qui dilapide les possibilités de notre émancipation
nous prenons le train de nos conceptions
toujours en marche
et toujours nous chutons
aveuglés par les miroirs qui en constituent l'armature
Car ils ont fait main basse sur l'autonomie de nos âmes
tout en nous proposant lâchement de la libérer
des contraintes inhérentes à la vie sur cette Terre

La rentabilité forcenée braque
sur nos pauvres rétines affaiblies
le rayonnement de sa fusion préparée avec l'oeuvre
Otium et negotium se scindèrent
sur l'enclume du vortex hyperindustriel.
Ne laissant que l'agitation frénétique
des protozoaires
de la yaourtière à classe moyenne.


Autant que la magnificence de l'astre du jour nous cache
la réalité complexe de l'univers cosmique,
la flamboyance
des paradigmes trompeurs construits religieusement
dans la rythmique publicitaire et
utilisés par les chantres irresponsables du calvaire contemporain
nous masque la réalité de ses issues possibles.
Un astre colossal, irradiant tout de son insolente omniprésence,
auquel les siècles derniers nous a complètement aliéné,
voilà donc l'ennemi à faire tomber.
Ce n'est pas n'importe quel ennemi dont il est question ici
et les méthodes traditionnelles de lutte et de guérilla ne suffiront pas
à démanteler les mécanismes de ses injonctions.
Sun Tzu et Clausewitz ne mentionne pas de telles tactiques dans leur longue oeuvre
et c'est essentiellement par le grignotage incessant de nouveaux bouts de territoires
qu'il faudra se protéger de son aura aveuglante.
La grande entreprise
de prolétarisation des esprits qu'il engendre
ne pourra tomber à l'aide de coups d'éclats encore trop creux
et déliés des sagesses subversives
construites en parallèle de son ascension.
Le quotidien foudroyé par l'aliénation productiviste
manque encore d'espaces d'ombre pour se réinventer
Le masque qui combat contre le masque
est toujours partie de la même représentation
quelque soient les caractéristiques de son entrée
sur scène.

Les irradiations aveuglantes et destructrices du pouvoir traversent le spectre historique de la domination

La simple acceptation
obtenue par flatterie
ne suffit plus aux encadrements existants.
La coercition du modèle ne pouvant davantage puiser dans notre simple crédulité
pour nous faire accepter les modes de croissance mortifères,
des bataillons armés de nouveaux brevets sur le quotient hormonal contribuent dans cette phase terminale du spectaculaire intégré
à nous changer définitivement en ces crustacés sociaux,
dignes acteurs économiques
du crépuscule de l'esprit.
Leur immaculée conception nous métamorphose
en systèmes réflexes
tout en baignant dans l'acclamation des représentants contemporains de ce qui fut appelé les droits de l'homme.

Les stratégies du choc n'ont que trop abusé
de l'inconscient collectif,
sa nitescence
a coagulé en manichéisme.
Prenons le pouvoir de gueuler sans complexes que :
le modèle spectaculaire présent si scrupuleusement tissé soit-il n'est pas l'unique moyen de la liberté
mais l'unique réalité de la bêtise universelle.
Médiatiquement générée,
la révolte pulsionnellement infondée remplacera la digne conquête d'autonomie dans les champs alternatifs.
Et c'est à ce moment
qu'il faudra vraiment croire
aux actualisations des utopiques desseins.
La clarté spectaculaire
n'a que trop longtemps désiré et obtenu à bon compte cette guerre entre les hommes et à l'intérieur d'eux-mêmes.
Cette guerre festive du tous contre tous
et contre eux-mêmes
qui mène aux passages à l'acte destructeurs et à la mise à sac de ce qui reste de lucidité et de confiance,
reçoit encore toujours plus notre approbation larvaire,
contrainte par les résidus eugénistes des porcs qui en tirent des bénéfices.
Ces cochons truffiers ne dénichent pas simplement
de nouvelles pépites incandescentes de parts de marché
comme on voudrait facilement le croire
mais par la même action enfouissent surtout ce qui fait association,
les liens fragiles qui dépérissent de toute manière sous leur soleil.
Les malmenant ainsi, on perd de vue leurs origines,
on perd le sens aussi,
le sens de l'aporie
et de se rappeler inlassablement comme on nous le dit que
"cela à toujours été comme ça et qu'il est immature de penser pouvoir combattre cette fatalité."



C'est bien à ce moment
qu'émergera de l'échiquier d'autres prétendants lumineux
sans substance,
aveugles
et exaspérés par les premiers brandissant les armes radieuses
que ceux-ci auront subrepticement glissé dans leurs mains,
leurs donnant les moyens qui iront à l'encontre de leur fin.

C'est bien à ce moment
où l'épuisement absolu des paradigmes d'une époque
est atteint dans sa plus épaisse clarté
que les rôles se distribuent
et que la sensation que l'histoire se répète
ornera les projecteurs médiatiques qui redoubleront d'efforts oxymoriques
pour maintenir leur interminable journée de gloire.

La liberté court toujours devant
et c'est en s'arrêtant sur les petites victoires
que nous sommes forcés
de contempler
sa fuite.

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